top of page
R1-02961-0003_edited.jpg

QUI ETAIT DAVID CHRISTIE ?

Biographies: Actualités
01.jpg

« What’s in a name? » (Que cache un nom ?) : la célèbre question posée par William Shakespeare dans « Romeo et Juliette », semble parfaitement résumer l’auteur-compositeur-interprète et arrangeur qu’était David Christie, tant il a su jouer avec les pseudonymes afin de mieux préserver son anonymat...


02.jpg

Lorsque le petit Jacques Pepino voit le jour à Tarare, au nord-ouest de Lyon, le 1er janvier 1948, son avenir semble tout tracé puisque ses parents le destinent à reprendre la soierie familiale. Mais le jeune homme n’a que la musique en tête.

03.jpg

A quinze ans, il surprend tout le monde en remplaçant au pied levé l’organiste de l’église pour la messe dominicale. La famille découvre par la suite son incroyable habileté à jouer non seulement des claviers, mais aussi de la guitare, de la batterie et de la basse ; des instruments qu’il a appris en parfait autodidacte.

04.jpg

Jacques rêve de devenir chanteur et de percer dans le show business. Mais il est encore mineur. Il demande alors à ses parents l’autorisation de tenter sa chance à Paris. En cas d’échec, il promet de revenir au pays et de prendre en main l’usine de tissage familiale.

Dans les années 1960, à l’instar des Johnny Hallyday, Eddy Mitchell et Dick Rivers, on sait qu’il est préférable d’angliciser son nom de scène si on veut réussir dans la chanson. Jacques en prend bonne note puisqu’après plusieurs disques passés inaperçus, il choisit le pseudonyme de David Christie pour son nouveau 45 tours, intitulé « Julie ». Un double clin d’œil à son actrice fétiche Julie Christie qui lui porte chance puisque la chanson devient un tube.

05.jpg

Cependant, du côté de la SACEM, on refuse à David l’utilisation du nom Christie qui est déjà pris. Jacques signera donc ses œuvres sous un autre pseudonyme : James Bolden. James est l’équivalent français de Jacques, et Bolden fait référence à une autre de ses idoles : l’acteur américain William Holden. David enregistre par la suite d’autres disques mais il faut attendre l’année 1973 pour que le succès revienne enfin. Au mois de juillet, il remporte le Grand Prix de la Rose d’Or d’Antibes, avec « Notre premier enfant », une chanson en hommage à sa fille Nathalie qui vient de naître.

06.jpg

Si cette victoire s’annonçait prometteuse pour la suite, il n’en est rien puisque les disques suivants ne marchent pas. Les gens du métier ont tendance à le considérer comme un « has-been » ! Pour subvenir aux besoins de sa famille et financer la construction de son propre studio d’enregistrement, il se fait engager comme directeur artistique au sein de la firme de disques Barclay où il gère les carrières des Poppy’s et d’Esther Galil.

08.jpg

09.JPG

BOLDEN-ROBINSON : UNE ÉQUIPE GAGNANTE

Un jour de 1974, David croise le parolier, producteur et éditeur américain Jack Robinson, qui vient de signer les paroles d’un immense tube aux États-Unis : « Dancing in The Moonlight ».

10.jpg

Jack vient lui proposer des chansons pour ses artistes. Mais le rendez-vous prend une tournure inattendue. Après lui avoir expliqué son souhait de chanter en anglais, David se met au piano et lui joue quelques-unes de ses compositions. Le parolier américain est conquis par l’originalité et la force des mélodies qu’il entend. Les deux hommes décident sur le champ de travailler ensemble.

11.jpg

Et pour signer plus facilement avec un label, et entamer une carrière internationale, « Jacques-David-James » enregistre son album sous le nom de « Napoleon Jones, featuring David Christie ».


Auréolé du tube, « Lazy Love », le disque est aussi le moyen idéal pour le duo Bolden-Robinson de faire connaître ses productions dans toute l’Europe.

12.jpg

50 MILLIONS DE DISQUES VENDUS

Parmi les dix titres disco de l’album « Napoleon Jones », trois vont devenir des hits internationaux, à commencer par « (If You Want It) Do It Yourself » que Gloria Gaynor enregistre en 1975.

13.jpg

Quelques mois plus tard, la chanteuse Tina Charles atteint la première place du hit-parade anglais, avec « I Love To Love (But My Baby Just Loves To Dance).

14.jpg

"I love to love" sera un tube qui sera numéro un dans 19 pays, et se vendra à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires !

15.jpg

Au même moment, l’Américaine Marsha Hunt est également classée dans les charts britanniques avec un autre titre de David et Jack, intitulé « C’est la vie ».

15bis.jpg

David Christie (alias James Bolden) et Jack Robinson font désormais partie des auteurs-compositeurs les plus courtisés car tout ce qu’ils touchent se transforme en or.

15a.jpg

Pour Grace Jones, ils signeront six chansons, dont le magistral « Do Or Die » qui atteindra la première place du US Billboard Dance chart.

17.jpg

En 1979, David et Jack produisent l’album du trio féminin américain Frantique, qui contient le méga-tube « Strut Your Funky Stuff ».

18.jpg

S’il est impossible de faire la liste de tous les artistes pour lesquels David et Jack ont travaillé, on peut tout de même citer la star suédoise Tommy Nilsson, dont le 45 tours « No Way No How » s’est classé à la seconde place des hit-parades français.


Demis Roussos (« Woman »), Sylvie Vartan (« Fumée »), Joe Dassin, Dave, Eartha Kitt, Morris Albert, Carol Douglas, etc. Au total, le duo Robinson-Christie vendra plus de 50 millions de disques à travers le monde...

19.jpg

LE TOURBILLON « SADDLE UP »

Si les chansons composées par David font chanter et danser la planète entière, il y a tout de même une chose qui intrigue monsieur et madame Pépino, ses parents : ils ne voient jamais leur fils à la télévision ! Il est vrai que si, pendant plusieurs années, David Christie a consacré beaucoup de son temps à la composition et à la production de tubes inoxydables pour les autres, il a quelque peu mis sa carrière solo entre parenthèses. Avec l’album « Love Is The Most Important Thing », produit dans les studios de Munich, l’artiste espère cette fois s’imposer en tant que chanteur.

20.jpg

La chanson titre est un succès en France pendant l’été 1981. Mais il a d’autres ambitions : avec Jack, ils décident de ne plus proposer leurs productions aux autres tant que David n’aura pas obtenu son premier grand tube.

21.jpg

Après avoir souvent enregistré dans les studios américains et européens, le duo est revenu travailler dans le propre studio de David, en banlieue parisienne, pour mettre en boîte l’album « Back In Control ». « Saddle Up » est le titre qui se détache du reste.

David C Back in Control.jpg

Son groove disco-funky met immédiatement le feu aux classements et aux pistes de danse du monde entier. Le disque se vend à plus de 4 millions d’exemplaires. De Londres à Munich, en passant par Rome et Stockholm, toutes les télévisions, mais aussi les discothèques, réclament le beau David. Ç’en est trop pour l’homme casanier, le musicien de studio et le papa poule qu’il est (sa fille Nathalie a neuf ans), David vit mal le fait d’être obligé de quitter sa maison pour parcourir l’Europe et se montrer devant les caméras.


Pour celui qui déteste prendre le métro, voyager en train, en avion et dormir à l’hôtel est un calvaire. David comprend qu’il est en train de perdre sa vie tranquille et casanière de musicien de studio.

22.jpg

CHANGEMENT DE VIE

Le jour où « Our Time Has Come » commence à prendre le même chemin triomphal que « Saddle Up », David décide de se retirer à la campagne, loin du show business et de l’agitation parisienne. Il s’achète une grande maison à Capbreton, dans les Landes, dans laquelle il installe son nouveau studio. David Christie redevient en quelque sorte Jacques Pepino. Un changement de vie professionnel et personnel qui met entre parenthèses sa collaboration avec son complice Jack Robinson. Le duo se retrouve finalement trois ans plus tard pour travailler sur le remix rap « Saddle Up / The Right Trip ».

23.jpg

A la même époque, Tina Charles est de retour dans les charts avec un remix de « I Love To Love ». De son côté, David, cherche à prendre ses distances avec la musique disco. Bien décidé à prouver qu’il peut aussi chanter du rock, de la country, du funk et de la pop, il réenregistre quelques-uns de ses tubes façon « Unplugged », avec l’aide de Jack.


S’il a continué à enregistrer de nombreuses chansons chez lui, dans son « home-studio », beaucoup d’entre elles sont jusqu’à présent restées inédites. Dévasté par le décès accidentel de sa seconde, fille Julia, à l’âge de onze ans, David sombre dans une profonde dépression. Après avoir détruit toutes les bandes* de ses chansons, il met fin à ses jours le 11 mai 1997. Il avait alors 49 ans.

Chanteur, compositeur et mélodiste surdoué, David Christie a vendu des dizaines de millions de disques et écrit de multiples tubes en se cachant derrière plusieurs pseudonymes. S’il reste aujourd’hui parmi l’un des artistes français les plus énigmatiques, c’est surtout parce que, tout en continuant à faire de la musique, il avait réussi à préserver  l’anonymat nécessaire à son équilibre et à sa vie privée…

* Par chance, Jack Robinson avait gardé une copie des masters et des maquettes de ses chansons, ce qui nous permet aujourd’hui de publier « The Definitive Collection ».

bottom of page